
L'arbre généalogique du Colley.
Avant l'arbre...La graine
La fin de la dernière grande glaciation (glaciation de Würm) a favorisé l'expansion humaine. La révolution néolithique correspond à une évolution majeure de la condition humaine qui adopte progressivement un mode de vie basé sur
la production et la sédentarisation. La domestication du chien est intervenue au cours de cette révolution néolithique. C'est le premier animal ayant été domestiqué par l'homme. D'autres suivront: Le mouton, la chèvre et le boeuf vers
-9000 av JC, le cheval vers -5000 av JC. L'âne, d'origine africaine, a été domestiqué en Egypte vers -5000 av JC. Le cochon domestique est issu du sanglier. Noir et velu à l'origine, il est devenu rose au 18ème siècle par sélection
opérée sur des sujets atteints d'albinisme.

Depuis le Moyen-Orient, le Néolithique diffuse vers l'ouest et gagne l'Europe par la Turquie et les Balkans. Voir à ce sujet le passage consacré au village roumain de HÂRSOVA en allant sur la page précédente. La diffusion suit 2 axes: le courant
cardial et le courant rubané.
Dans la seconde moitié du 6e millénaire av J-C, ces deux grands courants du Néolithique européen atteignent lAlsace pour les "rubanés", le littoral de Provence et du Languedoc pour les "cardiaux".
Leur diffusion sur le territoire de la France actuelle s'accompagne de contacts et d'influences croisées. L'un et l'autre courant sont attestés sur la basse Loire ainsi que dans l'est et le sud de la Bretagne dès le début du 5e millénaire av J-C.
A la périphérie de la zone déjà "néolithisée", les chasseurs mésolithiques entrent en contact avec les nouveaux venus. Ils auraient cohabité et pratiqué régulièrement une forme de commerce, de troc...ou
de chapardage et razzia. Certains adoptent la céramique, d'autres obtiennent des animaux domestiques. A l'inverse, les Néolithiques obtiennent des parures en coquillages récoltés en dehors de leur aire culturelle. Actuellement, certains chercheurs pensent
que ces phénomènes de marge et dacculturation ont pu jouer un rôle important dans la naissance du mégalithisme.

L'influence de la zone aquitano-ibérique
La zone aquitano-ibérique a été une zone de refuge durant le pic de glaciation (situé entre -22000 et -16500), et ses populations ont certainement contribué au repeuplement des territoires du continent à la fin de celle-ci. Ces éléments
font l'objet d'un consensus significatif chez les spécialistes de génétique des populations. Voir à ce sujet le projet IKER (Etude des populations et singularité linguistique du Pays Basque - B. Oyharçabal, CNRS, IKER) en cliquant
ici
L'Angleterre sera habitée tardivement, vers 4000 av JC, selon 2 axes: Depuis la Normandie pour le Sud-Est de l'Angleterre et depuis la Bretagne pour toute la partie Sud-Ouest et l'Irlande.
Vers 2500 av JC, de nouvelles influences venues de Bretagne sont identifiées en Angleterre. Ces courants appartiennent à la civilisation des Mégalithes, elle-même peut-être issue (voir ci-dessus) du mélange des courants indo-européen et
aquitano-ibérique.

Le mégalithisme s'est propagé à partir de deux centres que sont l'Armorique (la Bretagne) et la péninsule ibérique (les premiers dolmens portugais étant eux-mêmes postérieurs de deux siècles aux mégalithes originaires
bretons). Entre 5 000 et 2 000 ans avant notre ère environ, toute lEurope côtière est touchée par le phénomène mégalithique. Les centres les plus anciens se trouvent en France de lOuest et au Portugal. La majorité des
mégalithes a été érigée entre 3 500 et 1 800 av. J.-C., c'est à dire au Néolithique, avant l'Âge du Bronze. Ces peuples se sont répandus de lEspagne jusquen Angleterre où, arrivés au sommet de leur
art, ils ont bâti le monument (cromlechs) de Stonehenge (2 000 av. J.-C.). Des cromlechs remarquables sont connus dans les îles britanniques et notamment en Écosse, dans les îles Orcades et en Cornouailles ainsi qu'au Portugal.
En Irlande, les nouveaux venus habitent dans des maisons rondes et non plus dans des maisons rectangulaires comme précédemment.
L'élément architectural est une source d'information sur les populations préhistoriques. Les régions Celtiques (Europe tempérée) présentent en grande majorité des habitations quadrangulaires. Le plan circulaire des habitations
irlandaises se retrouve dans les types d'habitation de Galice et du Portugal. Elle apparaît dès le Bronze final (castro de Torroso, Pontevedra; castro de São Julião, Braga...). A l'exception des Iles Britanniques où le plan circulaire est prédominant,
les régions Celtiques (Europe tempérée) présentent en grande majorité des habitations quadrangulaires.
Le Mégalithisme - Ressources Web
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Localisation des Mégalithes en Angleterre, Ecosse, Irlande et au Pays de Galles.
Les populations venues de l'arc atlantique et de la péninsule ibérique ont laissé les traces de leur passage selon un axe passant par l'Irlande du Sud et l'Ecosse.
Cliquez sur la carte pour la visualiser en grande taille.
Megalith Map:
Pour accéder à la carte interactive en liaison avec les sites web des sites mégalithiques, cliquez ici
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A visiter:
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Par l'image: (cliquez sur les vignettes)
Un cromlech du nord-ouest de l'Angleterre fréquenté par..les moutons

Stonehenge

Souvent attribués à tort aux Celtes, les mégalithes (dolmens, menhirs, cromlech..) se dressaient sur les landes bretonnes ou anglaises plus de 1000 ans avant leur arrivée.
Grâce aux techniques de datation au carbone, on sait que Stonehenge a été construit par les populations autochtones en quatre phases entre 3 100 et 1 600 avant notre ère, avec des pierres de différentes origines.
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Peut-on alors imaginer avoir trouvé la graine qui donnera naissance à l'arbre généalogique du Colley ???
Les premiers habitants de l'Irlande, puis de l'Ecosse, apportent leurs us et coutumes. Ils construisent des maisons différentes des peuples Celtes. Ils construisent des cercles de pierres: les cromlechs. Ils sont marins, pêcheurs, mais surtout éleveurs et bergers.
Ils sont les héritiers des habitants de la frange atlantique de la péninsule ibérique. Ces civilisations disposaient d'une composante pastorale très développée. Un chien de berger les accompagnait déjà en ces temps lointains.
Il existe encore aujourd'hui un chien de berger au pays basque: Il s'agit du Berger Basque ou Euskal Artzain Txakurra.
Dans une zone préservée des brassages de populations et à l'écart des flux migratoires, cette race aujourd'hui presque disparue doit donc retenir notre attention. Si nous admettons que les Romains sont les acteurs principaux du développement du genre
canin, il faut aussi admettre que l'ancêtre de l'actuel Berger Basque a joué un rôle essentiel dans la constitution du type Collie. Ce chien est la graine du futur arbre généalogique du Colley.
Les chercheurs s'accordent aujourd'hui pour reconnaître cette origine ibérique des habitants de l'Irlande et de l'Ecosse. Les conclusions du projet IKER sont confortées par l'étude de l'ADN de ces populations (voir ci-dessous). Dès le 19ème
siècle, George Cupples (1822, 91), philologiste, étudiant les migrations celtiques développa l'hypothèse selon laquelle les premiers chiens de bergers auraient été introduits dans les iles britanniques par l'Irlande entre le 5ème et
le 1er siècle av JC. Différentes tribus parties du pays basque se seraient établies en Irlande. Chacune avait son propre dialecte proche du Q Celtic. De tradition pastorale, elles avaient leurs chiens. Le mot 'collie' étant traduit en anglais par 'useful',
'utilité' en français.! Les descendants de ces premiers occupants de l'irlande auraient ensuite gagné l'Ecosse. (The Rough Collie in Society - Iris Combe and Pat Hutchinson - 2003).
Une thèse sur les origines des races européennes de chiens de berger a été présentée en 2007 par Emmanuelle Francq. Nous aurons l'occasion d'y revenir dans les pages suivantes. Une des conclusions faites au sujet des bergers britanniques a
retenu notre attention:
Page 98: "Les bergers britanniques forment une population morphologiquement distincte des bergers continentaux. L'existence d'une vieille race bergère insulaire, ancêtre de tous ces chiens, peut expliquer l'originalité britannique."
Une remarque digne d'intérêt qui va dans le sens du contenu de cette page et de la théorie que nous développons autour du Berger Basque, ou du moins de la souche dont il est issu. Souche qui pourrait être cette fameuse vieille race bergère insulaire.
Emmanuelle Francq a étudié et comparé toutes les races bergères européennes actuelles. Ses propos sont donc fondés. Elle aurait dû étendre son champ d'investigations au delà des races nomenclaturées par la FCI. Ce
qui lui aurait sans doute permis d'inclure notre Berger Basque qui, rappelons le, n'est pas reconnu par la FCI.
La génétique, une fois de plus, confirme les hypothèses.

L'ADN des Européens a été analysé par des généticiens du Trinity College de Dublin et les liens de parenté entre différents groupes ont pu être estimés. C'est en étudiant la répartition géographique
de deux mutations observées au niveau de l'ADN mitochondrial, que les généticiens ont découvert (études réalisées en 2001) que 75% des Européens seraient les descendants d'une population qui s'était réfugiée
au Pays basque durant le dernier maximum glaciaire.

La génétique prouve les origines basques des populations irlandaises, galloises et écossaises.
Première constatation, les peuples 'celtes' Écossais et Irlandais - ont plus d'affinités génétiques avec les Espagnol et les Portugais qu'avec tout autre groupe Européen. On arrive même à suggérer une date de
séparation des deux groupes qui remonterait aux environ de 6000 ans. Les peuples de la péninsule ibérique auraient donc été en contact étroit avec les îles britanniques pendant de nombreux siècles, peut-être pendant
3000 ans (Nota: ce qui correspond à la période mégalithique).
Par la suite, les "vrais" Celtes d'Europe centrale ont probablement effectivement atteint les îles, mais à leur arrivée, un peuple venu d'Espagne était déjà là depuis longtemps. Les Celtes y ont laissé leur culture
puisqu'elle y est omniprésente, mais pas leurs gènes.
De nombreux travaux ont été réalisés sur le sujet par une vingtaine de laboratoires, dont les professeurs Antonio Torroni, Bryan Sykes et Ornella Semino. Les résultats ont fait l'objet d'une publication dans l'American Journal of Human Genetics,
démontrent ainsi une forte parenté des insulaires avec les Basques, qui eux, n'ont aucun lien de parenté avec les celtes.
De son côté, le professeur David Goldstein (University College London) arrive aux mêmes conclusions après avoir réalisé des études génétiques initiées par un projet de recherches sur l'apport génétique
des Vikings dans les populations des îles Orkney (nord de l'Ecosse). Les grandes variations trouvées sur le chromosome Y ont amené le chercheur à étendre le champ de ses investigations à d'autres populations, dont les Basques.
L'équipe du professeur Goldstein a regardé les profils génétiques de 88 individus de l'île d'Anglesey (Pays de Gales du nord),

de 146 Irlandais et 50 Basques. "Nous concluons à l'évidence directe d'un rapport étroit dans l'héritage paternel du basque chez les populations Celtiques de la Grande-Bretagne". Les travaux ont été menés à bien
en liaison avec une émission télévisée de BBC sur Vikings.
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Trente trois chercheurs d'une vingtaine de laboratoires, dont Antonio Torroni, Bryan Sykes et Ornella Semino, ont étudié une portion d'ADN mitochondrial de 10 365 personnes (dont 97 Basques) provenant de 56 zones d'Europe, du Moyen-Orient et d'Afrique du
Nord.
Une mutation, appelée V pour Vascones, du nom donné par les Romains aux habitants de l'actuel Pays basque, est mise en évidence au niveau de l'ADN mitochondrial de 214 personnes de l'étude. Elle est quasiment absente dans le sud des Balkans,
la Turquie, le Caucase et le Proche-Orient. On la retrouve dans les populations de tout le reste de l'Europe, avec une fréquence maximale au niveau du Pays basque (12% : 12 des 97 Basques de l'étude sont porteurs de ce gène), cette fréquence
décroissant au fur et à mesure qu'on s'éloigne des Pyrénées (carte ci-dessus). Le gène V serait apparu il y a 16000 ans dans la partie occidentale de l'Europe. A l'est du Rhin et de l'Adriatique, le gène V n'est apparu qu'il
y a 8000 ans, ce qui suggère l'existence d'un mouvement migratoire de l'ouest vers l'est.
Cette étude renforce, ou valide, les différentes recherches linguistiques et archéologiques (exposées dans cette page) menées sur le rôle joué par le pays basque en Europe.
A voir:
La publication des conclusions des travaux du professeur David Goldstein, cliquez ici
Center for Basque Studies (University of Nevada, Reno), cliquez ici
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