
Introduction sur les origines du Colley.
Le Colley, comme les autres races de chiens, est issu des nombreux croisements réalisés par les hommes au fil des âges. Qu'il soit gardien, chasseur ou berger, l'homme s'est servi des chiens naturellement aptes à l'aider dans ces tâches. La sélection
était alors uniquement faite en ce sens: améliorer les capacités au travail des chiens.
Concernant le Colley, ce sont bien évidemment les aptitudes bergères qui étaient recherchées. Ce ne fut pas toujours le cas. D'autres croisements ont été réalisés à des fins moins nobles que celles décrites ci-dessus.
Rarement citées, elles méritent pourtant quelques lignes puisqu'elles nous permettent peut être d'expliquer la ressemblance entre les lignes du Colley et des lévriers.
Des croisements entre des lévriers, Greyhound probablement, et des Colleys ont été régulièrement réalisés afin d'obtenir des chiens très performants au braconnage: ce sont les lurchers.
L'Histoire joua aussi un rôle important dans la constitution des races. Les migrations, guerres et invasions ont entraîné dans le sillage des hommes des animaux domestiques, troupeaux et chiens notamment.
De nombreuses hypothèses et théories ont été avancées pour tenter d'expliquer les origines du Colley. Et de rechercher dans les témoignages du passé, les écrits notamment, des preuves qui permettraient d'étayer une telle
thèse et d'affirmer que le Colley existait déjà en des temps très lointains. L'existence d'un Collie serait ainsi mentionnée dans les contes de Canterbury du poète Geoffroy Chaucer (1328 - 1400). C'est oublier que le Colley d'aujourd'hui n'a
aucune ressemblance avec l'animal de l'époque.
Certains ont même cherché à prouver une origine lointaine par l'étymologie du mot "Colley".
Selon les périodes différents noms apparaissent : "coll", "coaly".... Le nom de "collie" pourrait être dérivé de "collar" (collier) en référence au collier blanc de l'animal.
D'autres pensent que le nom vient de "coal" (charbon) parce que la couleur noire était la couleur dominante de ces chiens.
Une autre hypothèse est basée sur le mot "col" qui signifie "noir". Ce nom aurait été attribué aux chiens qui conduisaient les troupeaux de moutons au museau noir (appelés blackface), ces moutons étant les plus communs
en Ecosse au XVIIIème siècle. Cette dernière hypothèse est la plus souvent retenue. Pourtant nous ne la confirmons pas. Nos recherches faites sur l'évolution des populations ovines dans le Nord de l'Angleterre vont à l'encontre de cette hypothèse....N'en
disons pas plus pour l'instant, c'est le sujet de la page suiante..!
N'oublions pas toutes ces idées, sans doute renferment-elles, chacune, une petite part de vérité. Une autre voie semble ne pas avoir été étudiée, celle du gaélique. Cette langue était courante en Ecosse au Moyen Âge. La rivalité entre Britanniques et Ecossais explique peut-être pourquoi la piste gaélique
ne fut pas étudiée. Nous vous la proposons ici.
Caora (un mouton) ou caoraich (des moutons)
Le mot Colley, ou plutôt Collie en anglais, pourrait venir du mot servant à désigner le mouton en gaélique. Les recherches faites sur l'étymologie du mot Colley l'ont généralement été par rapport à l'anglais: coal, charbon - collar, col ou collier. C'est oublier que jusqu'au 18ème siècle, le gaélique
était une langue parlée couramment en Ecosse. Caora pour désigner un mouton (sheep en anglais) ou caoraich (des moutons) en gaélique se prononce corrie ou collie.
Le gaélique:
Les langues gaéliques forment une famille de langues celtiques, distincte du groupe des langues brittoniques. Elles comprennent :
- L'irlandais (ainsi que le vieil irlandais)
- L'écossais
- Le mannois (Ile de Man)
Le nom gaélique désigne communément l'ensemble de ces langues.
A l'origine, le gaélique est apparu en Ecosse vers 500 après J.C., lorsque le royaume de Dalriada en Irlande du Nord s'est étendu vers l'ouest des Highlands et les Iles d'Ecosse, absorbant par la suite le royaume picte dans le nord de l'Ecosse, le royaume britannique de Strathclyde dans le sud-ouest de l'Ecosse et une partie de la Northumbrie dans le
sud-est, formant un royaume écossais parlant majoritairement le gaélique, qui, vers le 11ème siècle, correspondait approximativement à l'Ecosse actuelle.
Jacques IV est le dernier roi écossais connu sachant parler le gaélique écossais. Jacques IV d'Écosse, (Seumas IV en gaélique écossais) né en 1473, mort le 9 septembre 1513, roi d'Écosse de 1488 à 1513.
Dans certaines provinces reculées d'Écosse comme l'île de Skye, on trouve encore des bourgs où les habitants ne parlent que le gaélique écossais. En Écosse, encore, des écoles où l'on dispense les cours exclusivement en gaélique ont été créées.
On estimait en 1981 à environ 130 000 le nombre de personnes faisant usage du gaélique d'Ecosse.
Il est reconnu par le Royaume-Uni comme langue régionale de lÉcosse selon la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, et depuis une loi du parlement écossais votée le 21 avril 2005 c'est une langue officielle de l'Écosse (avec l'anglais). Il est utilisé dans la signalisation routière bilingue.
Il faut noter la correspondance entre la diffusion du gaélique et l'aire d'influence de la civilisation des mégalithes. Issues d'un tronc commun, les langues celtiques ont évolué vers des groupes distincts par le contact des Celtes avec les populations autochtones (Hervé Abalain - Professeur émérite à l'Université
de Bretagne Occidentale et écrivain).
A consulter:
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Notre préhistoire explique notre présent.
Nous avons rassemblé de nombreux indices qui tous nous font tourner notre regard vers les montagnes pyrénéennes et le Pays Basque. Nous les présentons dans les pages qui suivent. Le premier, puisque nous avons abordé ici l'origine du mot Colley,
vient de vous être exposé dans cette page. Linguistiquement parlant, 2 courants humains différents ont contribué à faire de l'archipel des îles britanniques, plus de 6000 îles, un ensemble sous influence britannique. Le groupe linguistique
brittonique du nom des Britons qui occupaient la Britannia insulaire à l'époque de la conquête romaine. Autrefois en usage dans tout le sud et l'ouest de la Grande-Bretagne actuelle ; il se prolonge dans le gallois, le cornique (Cornouaille) et le breton armoricain.
Et le second groupe linguistique exposé ci-dessus: le gaélique du nom des Gaëls, anciens occupants de l'Irlande, et qui comprend l'irlandais, le gaélique d'Écosse et le mannois ou Manx, parlé dans l'île de Man. Il est tentant de voir dans
ces origines différentes la raison des particularismes humains actuels. Bien qu'étant de culture anglaise, l'Irlande est un pays souverain: la République d'Irlande a 2 langues officielles. La constitution stipule que la première langue nationale est le gaélique
irlandais, et que l'anglais est une langue annexe. Éire désignant l'Irlande en gaélique. Lîle de Man forme une dépendance de la Couronne britannique, c'est-à-dire que lîle n'appartient pas au Royaume-Uni. Ce statut nen
fait toutefois pas un État reconnu indépendant mais celui-ci dispose dune large autonomie politique et économique. Les langues officielles sont langlais et le mannois, une langue celtique du groupe gaélique, proche de lirlandais et même
plus proche du gaélique écossais. Aujourd'hui, on estime qu'un peu plus de 2 % de la population de l'île peut s'exprimer en mannois. Cette situation fait du mannois une langue en péril. Quant à l'Ecosse, c'est l'un des 3 pays formant (avec le pays
de Galles et l'Angleterre), la Grande-Bretagne. Il y a un mouvement indépendantiste important en Écosse et la question de l'indépendance revient fréquemment dans les débats tenus par le Parlement écossais qui siège depuis 1998. Le gaélique
écossais demeure aujourd'hui une langue menacée. Or, il y a mille ans, toute la population d'Écosse parlait le gaélique écossais.
Avant l'histoire des chiens, celle des hommes.
Cette hypothèse gaélique expliquant l'origine du mot Collie est séduisante par de nombreux aspects. Cette langue, propre à des régions habitées par des hommes appartenant à la civilisation des mégalithes a aussi un lien particulier
avec l'hypothèse des origines du Colley que nous exposerons dans les prochaines pages. Civilisation pastorale qui cherche ses origines le long de l'arc Atlantique, de l'Armorique au Pays Basque. Un peuple mystérieux qui a érigé des pierres monumentales des
milliers d'années avant la venue des Celtes. Un peuple de marins, mais aussi un peuple à la longue tradition pastorale, qui avait déjà, il y a 5000 ans, des chiens de berger. Nous pensons à lui, à l'Euskal Artzain Txakurra, le chien de berger
des Basques.
A partir de faits réels et historiques, en faisant preuve de logique et de bon sens, nous proposons une autre version que celle généralement proposée de cette histoire des origines du Colley. Il faut dire que personne n'a encore exploré aussi précisément
que Collie-online l'histoire humaine dans le but d'en déduire l'histoire de notre Colley.
Nous allons essayer de dresser son arbre généalogique. Mais avant de commencer, rappelons un point fondamental à prendre en compte dès lors que l'on veut aborder un sujet qui couvre une période de plus de 2000 ans.
Le terme "Colley" ne veut rien dire exprimé tel quel. Il faut tenir compte de 1873, année charnière pour nos chiens. Le Big Bang de la cynophilie d'une certaine manière.
- Depuis 1873 le Colley appartient à la race qui porte le même nom. C'est notre Colley actuel dont les caractéristiques ont été décrites dans le 1er standard anglais de la race en 1881.
C'est à partir de cette date que les races ont été isolées en fonction de leur phénotype.
- Avant 1873 les races n'existaient pas. Le terme "Colley" désignait alors un type de chien riche d'une grande diversité de phénotypes mais avec quelques points communs. Tous étaient des chiens de bergers. Ils étaient généralement
noirs ou de couleur sombre avec des marques blanches plus ou moins étendues aux extrémités.
Le Kennel Club.
Il a été créé en 1873 et son Livre des Origines, le Stud Book, l'année suivante. Ce premier volume, présenté lors de l'exposition de Birmingham en décembre 1874, recensait les chiens présentés en exposition
depuis l'année précédente. Les colleys étaient répertoriés dans la classe 'Chiens de bergers et Collies écossais'.
Il faudra attendre 6 ans pour voir apparaître le premier registre des pedigrees pour les chiens (Registry of pedigree Dogs). A partir de cette date, éleveurs et propriétaires de chiens doivent fournir toutes les informations sur leurs chiens au Kennel Club.
Les chiens de même type ont été classés selon leurs capacités et apparences et enregistrés par le Kennel Club en tant que races spécifiques. Les pedigrees apparaissent, ainsi que les premiers Clubs de race. Et c'est en 1881 que
le comité du Collie Club établit le premier standard de race 'Breed Standard' pour les Colleys à poil long (Rough collie) et poil court (Smooth collie). Les races étaient nées et notre tronc commun des chiens de bergers britanniques laisse
maintenant place à ces différentes ramifications matérialisées par autant de races distinctes.
Le colley à poil long n'est plus sélectionné pour ses capacités bergères car son esthétique séduisante le rend très populaire. A l'inverse, l'English Shepherd, est aussi issu du 'Old Scotch Collie', mais continuera à
être sélectionné pour ses aptitudes bergères. Il excelle toujours aujourd'hui dans les activités liées à la garde des troupeaux.
Un Club est même né aux USA afin de préserver ce type proche du Old Scotch Collie de l'époque Victorienne.

Classic victorian collie

Le champion Rutland, né le 17 juin 1882, est l'un des premiers chiens de bergers de race colley à devenir champion en Angleterre.
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Scottish blackface sheeps
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