Les dangers du chocolat pour nos chiens

 

La tryptamine

La tryptamine est une molécule C10 H12 N2   Issue de la dégradation du tryptophane qui est un acide aminé présent de façon naturelle dans l'organisme. Elle n'a cependant aucun effet psychotrope (agissant sur le psychisme) bien qu'elle soit le squelette chimique de la sérotonine, important neurotransmetteur provenant de l'intestin.
La tryptamine est également présente dans l'hypophyse qui est responsible de la sécrétion d'hormones.
Les neuromédiateurs agissent de manière analogue chez tous les êtres vivants, cependant un chien qui aura ingéré du chocolat n'aura malheureusement pas le temps d'en ressentir les effets car celui-ci sera décédé bien avant suite à l'intoxication par la théobromine.

La sérotonine

La sérotonine est le neurotransmetteur de l'anti-stress et un stimulant naturel qui nous procure un sentiment de bien-être.

Lors d'une dépression, la sérotonine est abaissée dans notre organisme. Or, non seulement le chocolat en possède naturellement dans l'ordre de 0.8 mg pour 100 g de chocolat noir, mais le sucre et la caféine qu'il contient stimule la sécrétion de sérotonine par l'organisme. Le goût du sucre fait augmenter immédiatement la teneur en sérotonine dans notre sang, sans que le sucre contienne lui-même de la sérotonine. On observe un effet analogue avec les aliments très gras. Etant donné que le chocolat contient beaucoup de sucres et de graisses, son goût produit beaucoup de sérotonine dans le corps. En ce sens, le chocolat est donc en effet de la famille de l'antidépresseur Prozac ®. L'effet de celui-ci repose sur une augmentation de la quantité de sérotonine, il procure une sensation de détente et peut donc aussi avoir un effet soporifique.

En outre, le chocolat contient aussi du tryptophane, l'acide aminé essentiel qui est nécessaire à la fabrication de sérotonine dans le corps, de sorte que manger trop peu peut conduire à des états dépressifs par manque de sérotonine. Par contre, des concentrations trop élevées de sérotonine peuvent déboucher sur de l'agitation et des problèmes de concentration.

Cette molécule agit de la même façon chez l'homme et chez le chien.

La Phényléthylamine

La Phényléthylamine, dite PEA, est une molécule impliquée dans le système du cerveau entraînant la dépendance. Cette amine agit de manière identique à la dopamine sur le noyau accumbens (ensemble de cellules nerveuses responsables de la conduite des drogués). Certains scientifiques n'hésitent même pas à dire que cette molécule agit de la même façon que les antidépresseurs comme le Prozac ®. Cependant cette molécule ne serait pas présente en assez grande quantité dans le chocolat pour avoir un effet réellement notable. En effet pour un « 75 % » on trouve seulement 2 milligrammes de PEA  pour un kilogramme de chocolat. De plus aucune étude ne montre que la PEA est capable de franchir les barrières hémato-encéphaliques (fins vaisseaux sanguins séparant le sang des neurones ne laissant passer que des molécules de petites tailles).

Cette molécule agit de manière similaire chez l'homme et chez le chien.

Les flavonoïdes

Le chocolat noir est riche en flavonoïdes, famille de molécules aux propriétés anti-oxydantes (qui ralentit la dégradation des aliments) que l'on trouve dans les fèves de cacao mais aussi dans les fruits, légumes, céréales, thé vert, même dans le vin. Ces molécules neutralisent l'action des radicaux libres produit dans l'organisme par le métabolisme de l'oxygène responsable du vieillissement et de maladies cardiovasculaires. Chez l'animal (en l'occurrence le chien) ces antioxydants ralentiraient la formation de tumeurs. 100 grammes d'un « 75% » contient environ 170 mg de ces molécules.

Chez le chien (et la majorité des animaux domestique) les flavonoïdes présents dans le chocolat diminuent l'oxydation du plasma sanguin, l'agrégation des plaquettes, donc, par conséquent, les risques de thrombose et d'infarctus.

 Nous allons nous intéressés au cas de l'épicatéchine :

 Une équipe de chercheurs Italiens et Britanniques ont réalisé des expériences  menées sur 12 personnes qui ont été obligé d'ingurgiter du chocolat pour le bien de la science (les malheureux  L. Ils se sont intéressés aux molécules aux propriétés antioxydantes du chocolat surtout celle de l'épicatéchine. Les chercheurs ont mesuré par FRAP (Ferric- reducing antioxydant potential assay), toutes les heures, soit l'activité antioxydante dans le sang des volontaires.

Ils ont comparé les effets de l'ingestion de 100 grammes de chocolat noir, 100 grammes de chocolat noir avec 200 mL de lait et 200 grammes de chocolat au lait.

Les chercheurs ont constaté que seule l'ingestion de 100 grammes de chocolat noir engendre une hausse significative (+18%) de cette activité antioxydante 1 heure après l'ingestion. Ils ont aussi pu voir que  l'absorption de l'épicatéchine est plus faible lorsqu'on boit du lait en supplément des 100 grammes de chocolat noir (54 %) par rapport au chocolat noir pris tout seul. Elle encore plus faible avec le chocolat au lait (31%). Ces expériences permettent de conclure que le chocolat noir possède bien des molécules aux propriétés antioxydantes et que leurs actions peuvent être entravé par des molécules présentes dans le lait.

La théobromine

La théobromine est le principal alcaloïde (c’est-à-dire une substance chimique, produit par un organisme végétal) contenu dans le chocolat, celui qui déclenche la plus vive polémique quant à ses effets sur le métabolisme humain et le plus nocif pour l'animal.

 La théobromine est une espèce de la famille chimique des méthylxanthines, c'est a dire un dérivé de la xanthine, une base dite purique (à titre indicatif, les bases puriques les plus connues sont l'adénine et la guanine). Contrairement à la xanthine, les méthylxanthines comportent un groupement méthyle -CH3 sur un de leurs atomes d'azote. On compte parmi elles la caféine (aussi appelée théine), la théophylline et la théobromine.

Présentes dans plus de 60 espèces végétales comme le café, le thé, le cacao ou la cola et dans de nombreux aliments, les méthylxanthines ont des effets similaires et des propriétés pharmacologiques voisines : elles sont des activateurs métaboliques aux effets complexes et des excitants du système nerveux. L'intensité de leurs effets est cependant différente : la caféine étant la plus puissante, puis vient la théobromine et enfin la théophylline.

Chez l'Homme, la théobromine est rapidement assimilée et métabolisée au niveau du foie par l'action d'enzymes appelées oxydases microsomiales multifonctionnelles qui sont responsables de réactions d'oxydoréduction et de N-déméthylation des alcaloïdes, ce qui leur retire leur toxicité et permet leur élimination par voie rénale. Ainsi la théobromine a le de temps d'exercer son action métabolique :

Par contre, chez le chien le processus n'est pas aussi efficace : les enzymes dégradent mal la théobromine qui par conséquent s'accumule dans son organisme, d'autant plus qu'elle a une longue demi-vie (entre 13 et 19 heures). La concentration plasmatique de théobromine augmente rapidement pour atteindre un pic à environ 4 heures après l'ingestion et est éliminée excessivement lentement. De ce fait, les effets de la théobromine sur le métabolisme sont exacerbés :

Néanmoins tous ces symptômes ne sont pas systématiquement observables : cela dépend de la dose de chocolat ingurgité, de sa teneur en théobromine et des caractéristiques de l'individu : un chien de plus forte corpulence sera moins atteint pour une même quantité qu'un chien plus petit. On remarque également que les races de chien dites brachycéphales (au museau aplati) sont nettement plus sensibles que les autres, et ce sans que l'on sache pourquoi.